Embaucher un V.I.E. pour développer vos activités en Allemagne : mode d’emploi
Pour débuter vos activités et amorcer votre implantation en Allemagne, le Volontariat International en Entreprise, dit V.I.E, est un choix pertinent. Ce dispositif, créé par la loi 2000-242 du 14 mars 2000, permet à une entreprise française de confier à un jeune entre 18 et 28 ans une mission professionnelle à l’étranger pour une durée maximale de deux ans. Il constitue un dispositif idéal pour mettre en oeuvre facilement et à coût réduit un projet d’internationalisation. Nous vous en présentons les conditions et avantages.
Pour un projet de développement international
Le V.I.E s’adresse aux entreprises françaises qui souhaitent internationaliser leurs activités. D’après les textes, le projet doit contribuer à l’internationalisation de l’activité économique d’une entreprise française et du savoir-faire français ou au développement international d’une filiale française d’un groupe étranger.
Par conséquent, les missions confiées au jeune volontaire peuvent être d’ordre commercial ou technique. Décidées par l’entreprise, elles peuvent couvrir par exemple :
L’étude de nouveaux marchés en Allemagne
La prospection commerciale
La recherche de partenariats
L’animation d’un réseau de distribution
La participation à la création d’une filiale locale
L’accompagnement d’un contrat ou d’un chantier.
Le jeune volontaire doit travailler à plein temps et passer au moins 200 jours par an à l’étranger, en l'occurrence en Allemagne. La mission peut durer de 6 à 24 mois. Elle est renouvelable dans la limite des 24 mois.
A l’issue du délai de 24 mois, si le contexte est favorable, une filiale est généralement créée pour développer les activités de manière durable.
De jeunes talents très qualifiés
Les volontaires internationaux, âgés de 18 à 28 ans, ont généralement de très beaux profils : souvent issus des grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs, germanophones, ils possèdent des compétences pour engager les premières démarches de prospection et de développement commercial en Allemagne.
Surtout, ces éclaireurs disposent généralement d’une capacité à structurer une activité encore embryonnaire. Des qualités rares, qu’il est difficile de trouver sur place : le marché de l’emploi allemand est extrêmement tendu, avec un chômage qui avoisine les 3% dans les régions les plus dynamiques.
Le V.I.E. prend alors souvent la forme d’un test en grandeur nature. D’après Business France, l’agence publique qui accompagne le développement international des entreprises françaises et qui gère le dispositif, 30% des jeunes recrutés en V.I.E. sont embauchés en CDI à la suite de leur volontariat pour poursuivre leurs missions.
Un coût minime
Les frais à prévoir
Les frais à prévoir pour l’embauche d’un volontaire international sont plutôt modiques. Ils se répartissent ainsi :
L’indemnité mensuelle du volontaire. N’ayant pas de statut salarié, le volontaire perçoit une indemnité forfaitaire d’entretien, qui sert à couvrir les dépenses de logement et de séjour. Elle varie donc selon le pays de destination et non selon le profil du volontaire (de 1 300 à 3 900 euros par mois).
Les frais mensuels de gestion et de protection sociale, qui dépendent à la fois de votre chiffre d’affaire global et du nombre de V.I.E. dans l’entreprise (de 220 à 430 euros).
Les frais de voyage international et de transport de bagages aller-retour.
Les dépenses opérationnelles de la mission, comme les frais de fonctionnement du bureau ou les frais de déplacement.
Au total, le coût annuel d’un V.I.E en Allemagne, toutes charges comprises, varie entre 24 500 euros si votre chiffre d’affaire est inférieur à 50 000 euros et 27 000 euros s’il est supérieur à 200 000 euros.
Comparez avec une expatriation classique, pour laquelle vous devez augmenter le salaire de votre employé de 30 à 50% : le V.I.E. est une solution extrêmement économique. Le salaire est également bien plus modique que celui d’un commercial allemand, plutôt élevé comparé à la moyenne française.
Les aides financières et fiscales
L’embauche en V.I.E. s’accompagne en outre de plusieurs aides financières et fiscales.
Les aides financières
Première facilité : contrairement à l’embauche d’un expatrié, vous n’avez pas à trouver un logement et des locaux de travail. Business France peut en effet vous procurer une structure d’accueil pour héberger le bureau du volontaire (dans les missions économiques, les filiales françaises de grands groupes, etc.). Surtout, si le coût du logement est pris en charge par votre entreprise, il est automatiquement déduit du salaire : la part géographique variable de l’indemnité forfaitaire subit alors un abattement de 20%.
Deuxième possibilité de réduire le budget : il est toujours possible d’aménager un V.I.E. à temps partiel ou partagé pour mutualiser les coûts. Business France peut vous mettre en relation avec d’autres entreprises aux besoins similaires.
Le budget d’une mission V.I.E. peut également entrer dans le cadre de l’assurance prospection de Bpifrance, qui vous couvre contre le risque commercial lié aux premières démarches de prospection. Il peut aussi, selon l’objet de la mission, faire l’objet d’un financement Bpifrance dans le cadre d’un « prêt croissance internationale ».
Enfin, et c’est l’aide la plus substantielle, la quasi totalité des régions françaises prennent en charge une part importante, de l’ordre de 30 à 50%, des indemnités du volontaire. Voici les subventions en vigueur au 1er janvier 2018.
Les aides fiscales
Principal avantage fiscal : le V.I.E. a un statut public, hérité de la coopération du service national, qui l’exonère de toute charge sociale en France. Les indemnités versées sont donc déductibles du résultat de l’entreprise. En revanche, les frais de transport, de visa ou de protection sociale sont exclus de cette déduction fiscale.
Le V.I.E. peut également être inclus dans le « quota alternant » de votre entreprise pour le calcul de la contribution supplémentaire à l’apprentissage.
Enfin, si le volontaire est affecté exclusivement à des tâches de recherche et développement, ses indemnités peuvent être considérées comme des « dépenses de personnel » éligibles au Crédit d’Impôt Recherche.
Au final, un V.I.E. coûte environ quatre fois moins cher qu’un expatrié classique à l’entreprise. L’économie réalisée peut vous permettre de recruter un second profil, par exemple davantage marketing ou technique, aux côtés d’un commercial.
Une procédure simple et souple
Le dernier avantage indéniable du V.I.E. est sa souplesse et sa facilité de mise en oeuvre administratives.
Il n’existe pas de lien contractuel entre l’entreprise qui embauche et le volontaire : chacun signe un contrat distinct avec Business France ; l’entreprise une convention V.I.E., le jeune une « lettre d’engagement international ».
Dans la pratique, le recrutement d’un V.I.E. s’opère en quatre étapes.
Vous devez donc :
Obtenir un agrément auprès de Business France. Ce document, valable pour tous les V.I.E. mis en place sur 5 ans, valide la capacité de votre entreprise à utiliser le dispositif.
Sélectionner votre candidat. Vous pouvez publier une annonce sur vos canaux de diffusion habituels ou utiliser le vivier de candidats proposé par le Civi, le Centre d’information sur le volontariat international.
Demander à Business France une affectation qui détermine la mission : elle précise l’identité du volontaire, la durée et le contenu de la mission, le pays d’affectation, la structure d’accueil etc.
Signer une convention avec Business France, qui précise les conditions de réalisation de la mission ainsi que son coût prévisionnel.
Équipe FRADEO
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